Photo: Jonathan Vandenheuvel

Qu’il utilise l’huile, le fusain, le pastel, ou des supports aussi divers que des cantines en céramique avec dessins à l’englobe (Cada día), son geste est d’un lyrisme silencieux. La touche chez Patrice de Santa Coloma devient trace discrète, comme un pas dans la neige, un froissement d’aile, une muette coulure.
L’ego se fond dans le décor. Et Patrice de Santa Coloma d’assumer le décoratif comme un Vuillard ou un Maurice Denis, ainsi de Je perds le nord une série à la délicatesse japonisante. Un tout récent tableau peint à la tempera revisite, entre figuration et abstraction, le Saint François d’Assise recevant les stigmates de Giotto. Seules demeurent les auréoles du saint et du Christ et les rayons représentant la force spirituelle qui marquent les mains, les pieds et le flanc du Poverello. Plus de visages ni quasi plus de corps, ils n’ont pas disparu, mais tous deux sont enveloppés par une aura de lumière. Pour reprendre une image néo-platonicienne, ce n’est plus l’âme qui est dans le corps mais l’inverse. Les images fantômes de Patrice de Santa Coloma débordent la représentation même.
Texte : Sean Rose
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Le travail de Christophe Massé est à la fois plastique et littéraire. Il se déclare à travers une histoire chronologique, un lien personnel qui s’apparente à « un autoportrait permanent » au regard de l’histoire de l’Art du 20ème siècle et politique auquel il est jumelé. il se décline en strates, principalement en couches de peinture, interventions « in situ », photographies, photocopies, dessins, gravures et tout un registre de propositions allant de la conférence à la lecture, de l’édition à la présentation d’autres artistes, en passant par des projections ou des installations.​​​​​​​
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Felisa Cereceda Parra & Ylva Berg
Deux femmes entrent. Elles se présentent à nous posées, bien ancrées au sol, comme à celui du Chili auquel nous accroche Violeta Parra, mais c'est aller trop vite et trop loin d'emblée. Elles délimitent un espace qui sera leur scène, un espace que nous percevons comme distinct du notre. Les sourires francs contrastent avec les regards exigeants. Nous les voyons toutes proches de nous, et en même temps ailleurs. Et puis ça commence. Ça part du sol donc. Les deux voix s'élèvent, se déploient et enveloppent tout. En fait il n'y a qu'une seule voix, nouvelle, gorgés de terre de feu et d'amours meurtris. Elle trace le sillon dont nous ne sortirons pas indemnes, encore vibrants comme la peau du tambour.
Texte: Jonathan Vandenheuvel
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